Questionnaire sur la peinture romantique

 

La peinture romantique

Trouve le portrait et la nationalité de chacun des peintres romantiques suivants : Caspar David Friedrich, William Turner, Théodore Géricault, Eugène Delacroix. Où s’est produit le mouvement romantique ?

Tableau de Turner : Tintern Abbey, 1794

1.   Que représente ce tableau ?

2.   Comment le peintre a-t-il fait pour donner l’impression que ce paysage est immense par rapport aux hommes ?

3.   On dit que le tableau invite à méditer sur le temps qui passe et sur la petitesse et la fragilité de l’homme. Pourquoi ?

Tableau de Friedrich : Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818

1.   Quelle image de la nature donne ce tableau ? Justifie.

2.   Que peut ressentir le personnage que nous voyons de dos ?

3.   Que peut symboliser le fait qu’il soit seul sur ce sommet ?

Tableau de Gazard : Une tempête, 1800

1.   Dans ce tableau, d’où provient l’impression de chaos ?

2.   Comment le peintre a-t-il montré la faiblesse de l’homme face à la puissance des éléments ?

Tableau de Guéricault : le Radeau de la Méduse, 1819

1.   Pourquoi ce tableau pourrait-il illustrer le poème de Victor Hugo, Oceano nox ? Pense au thème et au ton du poème.

2.   Quelles émotions fortes le peintre cherche-t-il à provoquer ? Par quels moyens ?

Souvenir de la nuit du 4, texte intégral

L’enfant avait reçu deux balles dans la tête.
Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;
On voyait un rameau bénit sur un portrait.
Une vieille grand-mère était là qui pleurait.
Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,
Pâle, s’ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ;
Ses bras pendants semblaient demander des appuis.
Il avait dans sa poche une toupie en buis.
On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies.
Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?
Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.
L’aïeule regarda déshabiller l’enfant,
Disant : – comme il est blanc ! approchez donc la lampe.
Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe ! –
Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.
La nuit était lugubre ; on entendait des coups
De fusil dans la rue où l’on en tuait d’autres.
– Il faut ensevelir l’enfant, dirent les nôtres.
Et l’on prit un drap blanc dans l’armoire en noyer.
L’aïeule cependant l’approchait du foyer
Comme pour réchauffer ses membres déjà roides.
Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides
Ne se réchauffe plus aux foyers d’ici-bas !
Elle pencha la tête et lui tira ses bas,
Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre.
– Est-ce que ce n’est pas une chose qui navre !
Cria-t-elle ; monsieur, il n’avait pas huit ans !
Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,
C’est lui qui l’écrivait. Est-ce qu’on va se mettre
A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !
On est donc des brigands ! Je vous demande un peu,
Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !
Dire qu’ils m’ont tué ce pauvre petit être !
Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus.
Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte ;
Cela n’aurait rien fait à monsieur Bonaparte
De me tuer au lieu de tuer mon enfant ! –
Elle s’interrompit, les sanglots l’étouffant,
Puis elle dit, et tous pleuraient près de l’aïeule :
– Que vais-je devenir à présent toute seule ?
Expliquez-moi cela, vous autres, aujourd’hui.
Hélas ! je n’avais plus de sa mère que lui.
Pourquoi l’a-t-on tué ? Je veux qu’on me l’explique.
L’enfant n’a pas crié vive la République. –

Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas,
Tremblant devant ce deuil qu’on ne console pas.

Vous ne compreniez point, mère, la politique.
Monsieur Napoléon, c’est son nom authentique,
Est pauvre, et même prince ; il aime les palais ;
Il lui convient d’avoir des chevaux, des valets,
De l’argent pour son jeu, sa table, son alcôve,
Ses chasses ; par la même occasion, il sauve
La famille, l’église et la société ;
Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l’été,
Où viendront l’adorer les préfets et les maires ;
C’est pour cela qu’il faut que les vieilles grand-mères,
De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps,
Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.

Etude de texte « Demain, dès l’aube »

Le voyage symbolique

Le poète se rend sur la tombe de sa fille, près d’Harfleur au jour anniversaire de la mort de cette dernière.

Il dit s’y rendre à pied comme le montrent les verbes de déplacement «  j’irai » « je marcherai » On voit qu’il est déterminé car il parle au futur qui est le temps des actions que l’on est sûr de faire.

Il dit aussi « j’irai par la forêt ; j’irai par la montagne » ce qui symbolise que rien ne pourra l’arrêter, pas même de tels obstacles.

Ce voyage à pied montre le poète dans une attitude typiquement romantique : une promenade à pied dans la nature qui permet d’ être seul avec soi-même et de contempler son univers intérieur.

Les sentiments du poète

Le poète exprime le sentiment du deuil : sensation de vide, manque, tristesse, solitude.

D’une part, le poète ressent une profonde solitude liée au manque que lui cause la mort de sa fille En effet, le mot « seul » est mis en valeur par un enjambement au vers 7.

Il est seul et même le monde extérieur n’existe pas pour lui. Les négations de la deuxième et dernière strophe nie le monde qui entoure le poète. Le monde est devenu vide.

D’autre part, son attitude physique nous montre sa tristesse, son abattement. On voit qu’il est comme écrasé physiquement par la douleur. En effet, il se tient « le dos courbé », « les mains croisées », « les yeux fixés sur [ses] pensées ». Cette attitude est aussi celle du recueillement, de l’enfermement sur soi.

Un voyage intérieur

Le poète est dans une attitude de recueillement qui lui fait oublier le monde qui l’entoure.

Tout d’abord, on constate que le poète ne fait aucune action hormis marcher. C’est la seule chose qui l’occupe, la seule chose qui compte. Ainsi, dans le deuxième quatrain, il utilise des verbes d’action à la forme négative « je ne parlerai pas, je ne penserai rien » «  je ne regarderai »

On voit d’autre part, qu’il est déterminé, qu’il n’a qu’une idée en tête, un seul objectif. En effet, le poème s’arrête lorsqu’il atteint son but : la tombe de sa fille.

Le pouvoir de la poésie

La poésie a le pouvoir de rendre immortelle Léopoldine. Elle existe dans le poème. On parle d’elle. Le poème la fait revivre.

Le bouquet de houx vert et de bruyère en fleur, plantes vivaces qui symbolisent l’immortalité, sont là comme une métaphore du poème. Ce texte est un cadeau fait à sa fille par son père pour qu’on ne l’oublie jamais.

Demain, dès l’aube…, texte intégral

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, les Contemplations

Les romantiques s’engagent pour défendre l’humanité tout entière

 

  • Les poèmes romantiques font de leur vie intérieure le sujet principal de leur poésie.

Hugo parle de son amour pour sa fille disparue et du deuil qui l’emplit de tristesse dans « Demain, dès l’aube… »

Hugo parle de son sentiment d’injustice, de colère face à la mer monstrueuse qui engloutit les pauvres marins pour lesquels il exprime une grande pitié dans « Oceano Nox »

Dans « souvenir de la nuit du 4 » c’est le sentiment de révolte, d’indignation qui  lui inspire ce poème. Cette fois ce n’est pas la nature qui tue des innocents mais un homme Napoléon III.

  • Guidés par leurs émotions, les poètes romantiques défendent souvent une cause, prennent position en politique. Hugo et Lamartine ont été des hommes politiques, députés, ministres, ambassadeurs, qui se sont battus pour la démocratie et la république contre la tyrannie des rois et des empereurs.

Les poètes romantiques se sentent en communion avec la nature mais aussi avec l’humanité tout entière et ils croient à l’action des énergies collectives, au pouvoir du peuple dans la rue.

  • Le poète devient un guide pour dénoncer les injustices et pousser le peuple à les combattre.